La loi « Plein emploi » va mener vers une explosion du chômage en France

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Par Ines Chekirine Publié le 24 juillet 2023 à 19h00
Indemnité chômage : quelles conséquences en cas de refus deux fois d'un CDI ?
Indemnité chômage : quelles conséquences en cas de refus deux fois d'un CDI ?

Alors que les taux de chômage en France sont en baisse depuis 2020, une annonce gouvernementale est sur le point de changer la donne. Il s'agit, en l'occurrence, de l'application prochaine de la loi « Plein emploi », qui risque de faire monter en flèche le taux de chômage, actuellement à 7,1%, qui représente le taux le plus bas atteint depuis des décennies.

Vers un taux de chômage de 5% avec la loi « Plein emploi »

La loi du « Plein emploi » sera prochainement votée. Ce dispositif aura pour but de réduire le taux de chômage de 7,1% à 5% en l'espace de 5 ans, soit d'ici à l'année 2027. Cependant, cet objectif gouvernemental risque d'avoir du mal à se concrétiser, en raison d'un nombre croissant d'allocataires au RSA sur le point de rejoindre les bancs des demandeurs d'emploi.

En effet, en raison de l'application prochaine du RSA conditionné, les bénéficiaires de cet aide devront obligatoirement s'inscrire à Pôle emploi. Pour rappel, cette institution deviendra à l'avenir France Travail. Actuellement, seulement 40 % des bénéficiaires de cette aide y sont inscrits. Les 60 % restants, qui représentent environ un million d'allocataires, vont alors bientôt s'ajouter au nombre de chômeurs en France.

L'impact des nouvelles conditions du RSA sur le taux de chômage

Il va sans dire que les nouvelles conditions du RSA auront un lourd impact sur l'application de la loi Plein emploi. Par conséquent, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a tenu à préciser que cette nouvelle loi « augmentera automatiquement le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi ».

En ce qui concerne les 15 heures d'activité hebdomadaires désormais obligatoires pour profiter du RSA, très peu de détails ont été dévoilés pour l'instant. Ce que l'on sait, c'est que les BRSA ne sont pas désignés comme inactifs. On ignore encore si ces heures seront considérées comme de l'inactivité (catégorie A), du travail (catégorie B ou C) ou encore de la formation (catégorie D).

Seul référence existante pour l'instant, le contrat d'engagement jeune (CEJ), qui concerne les moins de 25 ans et les répartis dans des catégories distinctes. Celles-ci sont choisies selon la nature des travaux réalisés au cours de ces heures d'activité.

Le taux de chômage ne sera pas impactée par le changement de conditions du RSA

Le gouvernement annonce que les demandeurs de RSA inscrits à Pôle emploi ne seront pas pris en compte dans le calcul du taux de chômage. Par conséquent, ce changement de règle n'aura pas d'impact sur le chômage en France.

Pour établir ce taux, on prendra en considération les chiffres donnés par l'Insee. Ainsi, une personne peut être inscrite à Pôle emploi, sans faire partie de ces chiffres. D'autre part, on constate que certains ne semblent pas aussi optimistes que le ministre du Travail quant à ce projet de loi, à l'instar de Mathieu Plane, le chef économiste de l'OFCE.

Il explique que, malgré l'exclusion des BRSA en emploi, ainsi que ceux intégrés au taux de chômage, « la question se pose pour 25 % d’entre eux. Avec les 15 à 20 heures, seront-ils considérés comme étant en recherche active et immédiatement disponible pour prendre un emploi ? », s'interroge-t-il.

« L'objectif du plein-emploi va être compliqué à atteindre. », conclut l'économiste.

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Diplômée en science économique et rédactrice de profession, je vous emmène à la découverte de l'actualité économique et politique à travers la France.

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