Retraite : pourquoi la baisse du montant des pensions serait inévitable

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Par Djaffar Chilab Modifié le 24 janvier 2024 à 13h23
Retraite : pourquoi la baisse du montant des pensions serait inévitable
Retraite : pourquoi la baisse du montant des pensions serait inévitable

Au moment où l’actualité des retraites est dominée par l’évolution du montant, de l’indexation des pensions à l’inflation ou de leur revalorisation, des voix prédisent une baisse quasi certaine des pensions de retraite pour une bonne raison. 

Il faut dire que le sujet a été déjà évoqué et même fait du bruit, il y a presque une année, alors que les députés débattaient du projet de la réforme des retraites au Parlement, en février 2023. La natalité ! Voilà un facteur dont l’évolution risque d’être déterminante pour les perspectives des retraites. En fait, l’équation est toute simple : le taux des naissances du moment sera proportionnel au taux des cotisants à l’horizon.

Moins de naissances au présent veut dire moins de cotisants au futur

En d’autres termes, s’il y a plus de naissances, il y aura plus de cotisants, et s’il y a moins de naissances, à l’horizon, il y aura moins de cotisants. Et la tendance du moment correspond plus à cette dernière perspective. En effet, en 2022, la France n’a enregistré que 723 000 naissances. En 2023, la situation ne s'est pas améliorée. Le pays a enregistré un recul de 6,8 % par rapport à 2022. Entre janvier et novembre, la France n'a enregistré que 621 691 naissances. Il faut remonter jusqu’à l’année 1946 pour retrouver le taux le plus faible jamais égalé depuis cette année-là.

« Depuis 2021, la baisse de la natalité est encore plus brutale », fait remarquer Eric Verhaeghe, fondateur du Courrier des Stratèges. Celui-ci estime que la « baisse de la natalité va dégrader rapidement les prévisions déjà pessimistes en matière d’avenir des retraites ». Et de se poser la question lancinante sur les capacités de la France « à soutenir sa dépense retraites à long terme avec une natalité en plein décrochage ». 

Comment soutenir les dépenses retraites grandissantes avec des cotisations en déclin ?

Voilà, en tout cas, un argument démographique qui va avec le plaidoyer de l’exécutif sur le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Sauf que cette option risque de s’avérer insuffisante dans les horizons à venir si la natalité venait à être durablement en baisse. Selon les chiffres du Conseil d’orientation des retraites (COR), cité par Europe 1, « alors qu'il y avait deux cotisants pour un retraité en 2000, et 1,7 cotisant pour un retraité aujourd'hui, il n'y en aurait plus qu'1,4 d'ici à 2050 ».

La courbe de la natalité peut toutefois être corrigée avec une politique plus incitative. Mais la chose la plus sûre pour le moment, c’est que la courbe accentuée du vieillissement de la population va augmenter mécaniquement le poids des retraites si une réforme plus adaptée n’est pas envisagée. « Et la réforme est inévitable, qui passera par une baisse programmée de la retraite moyenne rapportée au salaire perçu durant la carrière (le fameux taux de remplacement) », projette Eric Verhaeghe.

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Licencié en économie option gestion, journaliste polyvalent, reporter, et ancien directeur de rédaction.

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